jeudi 14 mars 2013

Contrôle, quand tu nous tiens...

  Difficile de vivre sa vie sans vouloir en contrôler tous les aspects.  Je ne sais pas si c'est l'ère dans laquelle on vit, mais l'être humain a beaucoup de misère à se laisser complètement aller.  On essaie de planifier l'orientation que prendra chaque tournure de notre existence, chaque instant de cette belle vie qui ne peut pourtant pas être programmée.  Nous prévoyons nos vacances, organisons notre carrière, établissons quand nous aurons nos enfants.  Pourquoi a-t-on besoin d'un aussi grand contrôle?  Moi-même qui tends de plus en plus à me laisser aller avec la méditation, le yoga et la nature, je me suis rendue compte voilà maintenant une semaine, qu'un grand besoin de contrôler ma vie me tenaillait.

  Parfois, la vie nous rappelle que nous ne pouvons dominer cette force dont elle nous fait cadeau.  Je disais donc, voilà une semaine déjà, ma vie a été complètement chamboulée.  Samedi soir, alors que je m'apprêtais à prendre une semaine de vacances bien méritée, une semaine bien planifiée où j'allais m'amuser et me reposer, la vie en a décidé autrement.  J'ai reçu l'appel de l'hôpital me disant que ma mère venait de décéder d'une crise de coeur.  D'un coup, tout ce que j'avais si bien organisé venait de s'écrouler et en un instant, la vie venait de jeter mes plans aux poubelles.  Tous ceux qui ont déjà vécu la mort subite d'un être cher pourrait sûrement le confirmer ; il n'y a pas un moment où tu te sens plus désemparé.  En une seconde, la réalité dans laquelle tu te sentais si bien, où tu vivais si confortablement, se transforme complètement.  Les jours qui ont suivi le décès de ma mère ont été de pénibles journées dans lesquelles j'ai essayé tant bien que mal de reprendre le contrôle sur ma vie qui m'échappait à toute allure.  Sans m'en rendre compte, je tentais de retrouver le bien-être de cette vie d'hypocrite, celle où je semblais si bien tout contrôler.  Je voulais tellement reprendre ce supposé contrôle qui m'avait supposément échappé que j'en étais devenue obsessive;  il fallait que tout soit fait parfaitement, et ce, dans un temps record.  J'ai passé la semaine à épuiser les autres ainsi que moi-même parce que je ne voulais pas accepter que j'avais perdu un contrôle que je n'avais jamais vraiment eu.  Quelle ironie vous me direz !  La vie venait de me lancer dans le vide et je tombais sans savoir où j'atterrirais.  La peur s'est emparée de mon corps, est entrée dans ma tête, a bouleversé mon coeur et a ébranlé mon âme.  J'avais oublié tous les beaux concepts que les livres m'avaient pourtant si bien appris et que je m'étais donné tant de mal à mettre en application.  J'étais en mode survie et je recherchais ce fameux contrôle dont j'avais tant besoin.  C'est ce matin, après une longue semaine de deuil, que j'ai réalisé tout le processus de mon comportement.  J'ai compris que le besoin de contrôler ma vie était encore très présent et qu'il y a beaucoup de travail à faire pour arriver à lâcher prise et à laisser la vie faire son oeuvre.

  Cela étant dit, je suis consciente que cette vie nous est donnée pour expérimenter et apprendre.  Tout en avançant dans cette existence, il est tout-à-fait compréhensible qu'on est des hauts et des bas.  Je sais que ce besoin de contrôle relié à une peur inconsciente ne va pas être facile à faire disparaître, mais qu'en en prenant justement conscience, je pourrai tranquillement améliorer la situation.  Je sais que j'aurai à travailler mon anxiété et à continuer à trouver des moyens pour abaisser mon niveau de stress.  Ne pas redouter le pire tout de suite en partant et y aller au jour le jour ou même, d'heure en heure si il le faut.  Un jour, j'ai compris qu'étant une idéaliste, j'ai encore à travailler avec un trop grand besoin d'un monde parfait, c'est pour cette raison que j'ai enlevé le mot "parfait" de mon vocabulaire pour le remplacer par "équilibré".  Mais, je me rends compte, aujourd'hui, que mon inconscient n'a pas encore tout-à-fait saisi le changement de la donnée!  Encore là, est ce que la vie peut être équilibrée en tout temps?  Je crois  que c'est justement ses hauts et ses bas qui créent son équilibre et que s'est grâce au fait qu'elle soit incontrôlable que l'on peut évoluer...  Je devrais donc plus rechercher à maîtriser ce que je peux et à laisser aller ce que je ne peux pas contrôler tout en me rappelant qu'il y a certaines choses en moi qui sont encore dures à maîtriser et que c'est très bien ainsi!   Je me rends maintenant compte qu'en essayant de vivre une vie où je suis l'unique responsable et gestionnaire de mon bonheur, je me suis peut-être trop demandé à moi-même.  Que ma quête effrénée de cette béatitude est sûrement devenue un fardeau trop lourd à porter.  Sans m'en rendre compte, je suis retombée dans le même "pattern" en essayant de trouver le parfait équilibre!  La ligne est mince entre liberté et "liberté contrôlée".  Pour être vraiment libre, il faut apprendre à se laisser aller à ce que l'on ressent, se laisser être, tout simplement.

  Je sais que le lâcher prise est l'apprentissage d'une vie.  Qu'il y aura des moments où j'y arriverai plus facilement, tandis que d'autres fois, ce sera plus difficile.  Apprendre à être totalement et à ressentir le moment présent avec toutes les fibres de mon corps est un procédé sur lequel je travaille et que je travaillerai sûrement jusqu'à la fin de mes jours.  Vivre totalement ne rime pas avec vivre parfaitement, mais plutôt avec vivre présentement.  Pour l'instant, la vie m'apporte une grande épreuve, le deuil  de ma mère, que je compte vivre pleinement avec ses hauts et ses bas.  Je le vivrai entourée des gens qui m'aiment et qui m'aideront à passer au travers, une journée à la fois.

P/S:  Présentement, maman je pense à toi.  Mon être a encore de la difficulté à réaliser que tu ne fais plus partie de ce monde.  Je sais que j'arriverai à me faire à l'idée que tu es partie, du moins corporellement, tranquillement.  J'avoue que je veux croire que ton âme, maintenant libre n'est pas loin, à me regarder vivre cette vie qui m'a été donnée à travers toi.  Je sais que les prochains temps seront difficiles, mais je sais très bien que tu vivras à tout jamais là où l'amour existera toujours, au fond de mon coeur.   

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