Laisser son enfant intérieur s'exprimer

  On dit qu'il est bon de laisser son enfant intérieur s'exprimer.  On dit que c'est lui qui sait vraiment qui nous sommes et vers où nous voulons réellement nous diriger.  Mais, nous qui sommes maintenant rendus adultes et supposément matures savons nous véritablement l'écouter?

  Vous êtes vous déjà demandé si votre enfant intérieur parlait le même langage que vous?  Parce que, quand on se met à y réfléchir, un enfant n'a pas la même capacité qu'un adulte de comprendre et d'analyser.  Il est plus spontané, plus instinctif et beaucoup moins raisonné.  Il ne perd pas son temps à analyser tout;  il connaît la voie direct vers notre intuition.  Son processus mental est beaucoup moins développé et c'est pour cela qu'il sait le chemin qu'il nous faut emprunter pour être totalement en synchronicité avec nous-même.  Car, comme vous le savez sûrement déjà, c'est le mental qui, souvent, bloque l'accès à nos ressentis qui eux, nous indiquent fidèlement la marche à suivre pour arriver au résultat voulu.  C'est l'ego qui nous empêche d'entendre cette petite voix qui sait pourtant parfaitement où nous amener.  C'est le conscient qui, au travers les années, a apprit des mécanismes qu'il a ensuite transmit au subconscient où ils obstruent l'allée de notre âme.  Ces mécanismes, qui sont en fait des mécanismes de défense, nous ont été bien utiles quand on en a eu besoin mais, ce qui arrive c'est que notre subconscient les capte et les garde jusqu'à ce que le conscient lui fasse comprendre que nous en avons plus de besoin.  Que ces gestes ou réactions qui nous on aidé dans le passé n'ont plus leur raison d'être.  Pas toujours évident de saisir les données de notre subconscient pour ensuite être capable de les transformer.  C'est pourquoi nous recommençons souvent les mêmes erreurs sans jamais trop nous en rendre compte.  Nous faisons ce que notre subconscient nous dicte sans même nous demander si cela nous sert encore.  Or, il nous est primordial de prendre le temps et de décodé les messages de notre subconscient parce qu'il est, justement cette petite voix, la voix de notre enfant intérieur.

  Il n'est déjà pas facile d'arriver à entendre cette petite voix;  elle se révèle après des heures d'écoute et d'observation de soi-même.  Lorsqu'enfin nous arrivons à la discerner à travers tout le brouhaha de notre intellect nous en sommes très fier et nous commençons à ressentir une grande unité entre ce que nous entreprenons et ce que nous sommes.  Enfin, c'est ce que j'ai éprouvé;  mes actions ont commencés à être plus en accord avec mon vrai moi-même.  C'est comme si mon énergie s'arrimait à celle de l'Univers.  Mais, la semaine dernière, à l'aide de ma thérapeute énergétique, je me suis rendue compte que je n'écoutais pas vraiment mon enfant intérieur;  j'entendais sa voix mais, je ne prenais pas le temps de réellement comprendre ce qu'il me disait, je ne prenais pas au sérieux le message qu'il m'envoyait.  Tout d'abord je me suis questionné et j'ai même douté de la véracité de cette nouvelle réalité;  comment ne pouvais-je pas écouter cette voix que j'entendais pourtant si fort?  C'est alors que Sophie, ma thérapeute m'a rappelé que cette voix n'était que celle d'un enfant et que jusqu'à ce qu'elle ait saisit les données dont il était question, elle s'exprimerait encore comme un enfant.  Comme une mère surprotectrice, à la place de l'écouter je brimais plutôt son droit de parole en la serrant trop fort de mon nouvel amour si intense.  J'étais tellement contente de l'avoir enfin reconnue que je la comblais de mille et unes attentions sans vraiment prendre le temps d'écouter ses besoins.  Cependant, mon enfant intérieur me criait ce qui lui manquait.

  Ce qui lui manquait était d'exprimer sa colère;  il lui fallait sortir la frustration qu'il ressentait depuis tant d'années.  Ma première réaction quand Sophie m'en a informé a été typiquement celle d'une adulte:  nous avions dépassé le stade de la colère et n'avions donc plus besoin de l'exprimer.  Sophie m'a tout de suite rappelé que ce n'était qu'une enfant et qu'elle n'avait aucunement les capacités pour comprendre cela tant qu'elle n'aurait pas exprimé haut et fort sa fureur.  Je lui ai alors dis que j'écrirais;  quoi de mieux que l'écriture pour sortir l'aigreur qui nous ronge.  Non m'a-t-elle répondu;  un enfant ne s'exprime pas de cette façon, il a besoin de crier, d'éclater de rage, de péter sa crise comme on dit par chez nous.  Crier?  Comment allais-je faire moi qui n'ai jamais véritablement crié de ma vie, qui ai toujours été si raisonnable?  Justement, mon silence qui durait depuis trop longtemps était la cause de l'impasse dans laquelle je me trouvais, alors j'ai décidé de tenter l'expérience.  Ce ne fût pas aisé de démarrer, cela m'a même prit une bonne heure mais, une fois partie mon exaspération et ma rancœur n'en finissaient plus de sortir.  Couchée dans mon lit, je me suis mise à marteler le matelas de mes poings et de mes pieds en criant de plus en plus fort.  C'était comme si j'avais allumé en moi un feu qui ne cessait de monter.  La crise a duré deux bonnes heures.  Ouf!  Deux grosses heures a gesticuler comme un ver de terre pris dans une prise électrique!  J'en suis encore épuisée et surtout, ébahie.  Mais, je sens maintenant l'énergie circuler en moi comme jamais auparavant.

  La grande leçon que j'ai apprise au cours de cette expérience est qu'il est important d'écouter notre enfant intérieur et non seulement de l'entendre.  D'être à l'affût de ses réactions et des ses ressentis dans la vie de tous les jours et non seulement dans mes moments seule avec lui.  Pas toujours évident mais, comme une bonne maman j'essayerai car je veux ce qu'il y a de mieux pour mon enfant.