Mon cheminement vers le minimalisme

  Peut-être parce que je ne me suis jamais arrêtée pour y penser, je ne me suis jamais considérée comme une consommatrice excessive.  Mais dernièrement, ma philosophie de la vie étant en train de changer, je me rends compte que l'acheteuse en moi prend beaucoup plus de place que je ne le pensais.  Je n'ai qu'à regarder les pièces de ma maison encombrées de toutes sortes de machins quelconques pour m'en rendre compte...  ma centaine de souliers et ma cinquantaine de sacs à main le témoignant amplement!

  Depuis quelques temps mon besoin d'épurer ma vie devient de plus en plus fort.  Les objets qui m'étaient tellement chers avant commencent peu à peu à m'étouffer.  J'ai l'impression qu'ils prennent de la place et empêchent l'énergie de circuler autour de moi.  Pourtant, ils m'étaient si réconfortants avant!  Je pense qu'en quelque sorte, ils m'aidaient à remplir le vide qui me faisait si peur.  Pourquoi cette espace libre m'effrayait-il autant?  Vous savez, quand on est dans le vide, on a l'impression de perdre le contrôle.  Parce qu'il n'y a rien autour de nous pour pouvoir s'appuyer, pour pouvoir nous guider.  Du moins, c'est ce que nous pensons car nous avons toujours été entouré de tous ces objets et n'avons jamais vraiment connu le vide.  Cependant, c'est là où nous nous trompons.  Le vide n'est pas le néant où plus rien n'existe, mais plutôt la place où l'énergie se met à vivre.  Si nous créons de l'espace pour cette énergie, elle pourra circuler librement autour de nous, et surtout, en nous.  C'est comme quand on saute en parachute;  tant qu'on ne s'élancera pas dans le vide la peur nous tiendra prisonnier.  Mais, une fois que l'on aura sauté, on connaitra l'exaltation de la liberté que ce même vide nous procure.  En fait, quand il n'y a plus de contrôle, nous sommes libre et pouvons donc recevoir l'énergie qui circule sans entrave aucune.  Nous acceptons enfin qu'il y a plus à retirer du vide qui nous entoure et comprenons qu'il nous est nuisible de trop le combler.

  Alors, j'essaie de mettre plus de ce vide à proximité de ma petite personne pour pouvoir respirer en toute liberté.  Mais, c'est un processus qui demande du temps;  il n'est pas aussi facile qu'on pense de se débarrasser de ces bidules qui partagent notre vie depuis, pour certaines, fort longtemps.  Donc, pour m'aider un peu, quand je m'arrête devant un objet, je me demande si j'en ai vraiment besoin, à quand remonte la dernière fois où je l'ai utilisé et quelles valeurs il donne à ma vie.  Si une de mes réponses est négative ou que je me rends compte que cela fait plus de six mois que je n'ai pas utilisé l'objet en question, je m'en débarrasse.  Je dirais qu'au début il m'était souvent difficile de me défaire de mes affaires mais, avec le temps, c'est devenu de plus en plus facile.  J'ai réalisé que j'aime mieux enrichir mon corps de sensations, mon coeur d'impulsions et mon esprit de principes que remplir ma vie d'objets.  Je préfère me payer un bon souper en bonne compagnie, la lecture d'un bon livre ou une randonnée dans les bois un soir d'automne que des bidules qui ramasseront que de la poussière.  De plus, j'ai remarqué qu'une nouvelle légèreté m'habite depuis que je fais le vide autour de moi.  Que, tout en vidant ma maison de ce qui est inutile, je me débarrasse de ce qui est superflu en moi.  En fait, en faisant le ménage autour de moi, je le fais aussi dans mon intérieur profond et cela me fait un très grand bien.  Je suppose que c'est parce que j'ai plus de place en moi pour recevoir.  Recevoir l'énergie que les autres m'envoient, recevoir la beauté du monde en toute liberté.

  Finalement, il ne faut pas attendre que les objets nous possèdent, il faut les posséder!  Chacun est libre d'avoir ce qui lui plaît, mais ce qui compte avant tout c'est notre attitude vis-à-vis de ces choses.  C'est de savoir ce dont on a vraiment de besoin et ce qui nous apporte une joie profonde.  Souvent, cette joie vient de ce qu'on est et non de ce qu'on a.  Alors, jetez ce qui est inutile et donnez le reste parce que c'est lorsqu'on n'est plus préoccupé par les considérations matérielles que l'on retrouve la liberté de s'épanouir.